Le rôle des syndicats est constamment méprisé par ce gouvernement qui vise à déconstruire tous nos acquis sociaux et à affaiblir la défense collective des travailleuses et travailleurs de ce pays.
La répression policière sur les cortèges de manifestant·es à Sainte-Soline ou dans les quartiers populaires est aujourd’hui l’unique réponse de ce gouvernement à la crise sociale et écologique actuelle.
Une dérive autoritaire quand la contestation se fait entendre avec force et détermination, elle est réprimée par la voie policière et juridique au nom de «l’ordre républicain».
Quand les réponses à l’expression populaire se résument à interdire par arrêtés préfectoraux les manifestations, les «casserolades», gouverner par 49.3, faire enlever des banderoles revendicatives des balcons de particuliers ou des vitrines de librairies, dissoudre administrativement le mouvement écologiste «les Soulèvements de la Terre»… il faudrait donc se taire sagement alors que tous les moyens d’expression pacifiques et espaces de dialogue démocratique sont, un à un, bafoués.
Il préfère criminaliser ses opposants et les diaboliser en les traitant d’«écoterroristes». Les déclarations de la Ligue des droits de l’homme, d’Amnesty international ou des experts de l’ONU convergent vers ce constat plus qu’alarmant : la dérive autoritaire du gouvernement piétine nos libertés fondamentales.
Nos syndicats sont en première ligne de la répression car leur parole légitime fait peur aux décideurs politiques qui manquent cruellement de courage face à l’urgence sociale et climatique.
Ce qui s’y joue, c’est la gestion démocratique et transparente d’un bien commun, l’eau, face à l’accaparement de quelques-uns. C’est un appel à une société qui met au cœur de son fonctionnement le partage équitable des richesses.
Dans le contexte du dérèglement climatique, au lieu de les réprimer, le gouvernement doit écouter les syndicalistes et lanceurs d’alerte, lucides face à la nécessité d’agir, qui appellent à un changement de modèle social, économique et agricole.
Tribune signée par Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, Benoit Teste, secrétaire général de la FSU et Simon Duteil et Muriel Guilbert, codélégué-es généraux de l’Union syndicale Solidaires
Tribune parue dans Libération, le 7 septembre 2023
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